MAPS MAGAZINE // issue 135 - Juillet 2019 //

- interview dans le magazine coréen MAPS - numéro 135 - Juillet 2019
- interview complète, 10 pages [en anglais] à lire ici
- le magazine est distribué à Paris chez ARTAZART, OFR et THE BROKEN ARM

- interview in MAPS magazine - issue 135 - July 2019
- full interview, 10 pages [in english] can be found here

Remerciements / Thanks : Kim Kieun + Ryu Doyeon + Baptiste Debombourg

- link : mapsmagazine

BALLET BARBARE 2 : SPATIOPORTÉ - Vidéo SonoreHD3D, 2013
Musée Bernard d'Agesci, Niort

Vernissage le 8 février 2018 à 18h30
Exposition du 31 janvier au 4 mars 2018

Dans le cadre de l'exposition Henri-Georges Clouzot, un réalisateur en oeuvres
avec les oeuvres de Pablo Picasso, François Morellet, Hans Bellmer, Victor Vasarely, Nicolas Schöffer, Georges Mathieu, Yvaral, etc…
Commissariat : Damien Airault

MUSÉE BERNARD D'AGESCI // NIORT
26 avenue de Limoges - 79000 Niort
Renseignements : 05 49 78 72 00

CLAIRE/PRÉSENTE : Peur de la peur

Renaud Bézy, Émilie Lamoine, Virginia Mastrogiannaki

SAMEDI 11 MARS de 16h à 22h
DIMANCHE 12 MARS de 14h à 19h

au 11 rue Richomme
75018 PARIS

"PRIVATE JOKES"

Group Show avec :
Renaud Bézy - Olivier Cablat - Marie-Laure Cazin - Quentin Destieu - Walid Ghali - Lila Neutre - Javiera Tejerina-Risso - Sergio Valenzuela Escobedo - Mezli Vega Osorno

Exposition du 13 janvier au 25 février
Vernissage jeudi 12 janvier de 18h à 21h

Galerie Gourvennec Ogor
7 rue Duverger – F – 13002 Marseille

La private joke : « blague privée » ou «humour de connivence» est une plaisanterie faite pour n'être comprise que par un groupe restreint d'initiés parce qu'elle fait allusion de manière évasive à des événements passés que seuls les membres du cercle visé peuvent connaître (un « petit délire commun »). Si la culture est libre et ouverte à tous, l'œuvre d'art quant à elle se rapproche parfois par bien des aspects de la notion d'histoires personnelles et il est souvent indispensable pour pouvoir en tirer la substantifique moelle de s'en faire expliquer les subtilités. La Private Joke est une tendre complicité où il faut être au moins deux pour la partager.

Cette exposition réunit les œuvres de neuf artistes français et internationaux dans une composition dans laquelle chaque œuvre présentée puise son inspiration d'éléments, cultures ou expériences personnels. Elle propose ainsi au public un échange entre des visions d'artistes confrontées aux interprétations du spectateur. Chacun peut ensuite à sa guise s'approprier mentalement, sentimentalement ou physiquement ces histoires diverses, ces propositions artistiques et, éventuellement, par la suite, les partager avec d'autres.

Durant toute la durée de l'exposition, les visiteurs seront invités à écrire sur un livre d'or mis à leur disposition leurs propres private jokes. L'ensemble de ces contributions composera au final un objet atypique d'histoires incompréhensibles dans leur ensemble et sorties de leurs contextes mais généreuses et pleines d'humour dans leurs individualités.

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Galerie Gourvennec Ogor

7 rue Duverger – F – 13002 Marseille
Tel : + 33 (0)9 81 45 23 80
Fax : + 33 (0)9 81 40 14 80
Mobile : + 33 (0)6 68 11 48 06
www.galeriego.com

LE PEINTRE SINGE

« Ars simia naturae »
Filippo Villani (1381-1382)

Quelquefois c'étaient des montagnes vertigineuses et glacées ; ou bien des plaines désertiques qui s'étendaient à perte de vue sous un soleil implacable ; ou encore un navire luttant contre les vagues d'une tempête déchaînée ; mais ça pouvait tout aussi bien être un simple paysage dans la campagne française avec une belle lumière d'hiver et une pie perchée sur une clôture en bois.

Parfois on voyait une bataille furieuse qui dans des temps antiques opposait de courageux guerriers, casqués et nus, lances et boucliers à la main, alors qu'autour d'eux une marée humaine, affolée ou guerroyante, s'agitait en un formidable chaos. Mais ça pouvait aussi être une scène de taverne où, sous la lumière jaunie, quelques ivrognes attablés se servaient d'un vieux pichet en grès qui, comme par mégarde, accrochait la lumière en une sublime bavure opaline.

Ensuite venait l'infini défilé des objets, toute la cohorte possible des fleurs et bouquets, des étoffes chatoyantes cousues, brodées, tissées ou filées, des verres, coupelles et carafes, en cristal ou en argent, des poissons, crabes et huîtres répandus, du citron coupé, de la pipe posée et son ombre qui venait délicatement souligner un contour.

D'autre fois encore c'était tous les animaux, connus et inconnus, qui se pressaient devant vos yeux : poules, vaches, chiens, chevaux, canards, oiseaux aux plumages chamarrés, mais aussi licornes, griffons, sphinges et sibylles. Puis arrivaient des créatures qu'aucun nom ne désignait, issues des replis obscurs de l'imagination, collage invraisemblable de membres, sourires hideux ou effarés qui vous prenaient à partie du fond de leurs propres abymes.

Plus rarement se dévoilaient des espaces que personne n'avait encore jamais observés. Purs agencements de formes et de couleurs qui, tel un canon à photon, illuminaient le vide en un violent feu d'artifice. Espace cérébral autant qu'émotionnel, peut-être entraperçu par ceux qui comme le mystique en extase, le fou au fond de sa cellule, ou le physicien à l'aide du microscope, scrutent la matière au-delà du visible.

Voir apparaître tout cela était un spectacle prodigieux.
Et l'on se surprenait à regarder pendant des heures — comme hypnotisé — ce petit être étrangement habillé qui, par la simple juxtaposition de matières huileuses, faisait surgir autant d'univers vivants et chamarrés.
Captivé par le ballet des formes et des couleurs sur la toile, l'observateur médusé ne soupçonnait pas que celui qu'il prenait pour une personne de petite taille (un enfant ? un nain ?) était en réalité un singe, les pinceaux à la main.

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le Peintre Singe peint du 30 novembre au 4 décembre
vernissage le 4 décembre à 18h00
exposition jusqu'au 13 décembre dans les boutiques du bazar

Peintures et performance de Renaud Bézy au Bazaar Compatible à l'invitation de Yilan Xia &Paul Devautour
Shanghai, 98 Anshun Road, stall 26
infos : Bazaar Compatible

ARTIST COLONY

Peintures de Renaud Bézy
le 23 août de 10h à 18h (et sur rendez-vous : 40 48 18 46)

FONDATION DETTLOFF
Art Contemporain à Tahiti
Polynésie Française

C'étaient des fuchsias aigues comme des lasers[1] de boîte de nuit.
Des jaunes glacés et précis comme les enseignes au néon[2] d'un karaoké.
Et des verts irisés fluorescents comme une fausse plante dans un casino de Las Vegas[3].
Mais surtout du bleu, du bleu partout, azur ou céruse, cobalt ou turquoise, phosphorescent… électrique comme les premières mesures de «Strange Love»[4].
Et puis des oranges, des violets sonores et triomphants au regard desquels le final de «A Day in the Life»[5] paraissait bien mièvre.
Il y avait aussi des noirs gutturaux, profonds et ambrés comme un Long island Iced Tea[6] posé sur le comptoir d'un bar à cocktails.
C'était comme si on avait branché un canon à photons directement sur sa rétine et que toute la palette de Kandinsky[7] défilait en de multiples explosions colorées.
Tout cela semblait tellement fou et irréel qu'il en venait à douter de sa perception. Peut-être était-ce juste ses sens qui le trompaient ? déréglés par l'alcool dont il s'abreuvait depuis trop longtemps pour tromper l'ennui et la chaleur. Bercé par le roulement incessant des vagues, il évoluait dans un demi-sommeil qui n'était certes pas la mort, mais plus tout à fait la vie… Décrire avec des mots ce qu'il voyait eut été impossible car le langage était bien en deçà du spectacle qui s'offrait à ses yeux. Tenter de peindre ce monde coloré était tout aussi vain, en y réfléchissant bien il se dit même que c'était l'idée la plus stupide qui lui soit passée par la tête : l'échec était assuré, un échec sans panache ni sublime, juste une caricature pathétique et burlesque.
Il se leva et se dirigea vers sa toile, les pinceaux à la main.

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[1] Notre lecteur aura corrigé de lui-même, il s'agit ici d'un anachronisme puisqu'à l'époque dont nous parlons le laser n'existait pas. Imaginé en 1917 par Albert Einstein, il ne sera mis au point qu'en 1953 (source wikipedia).
[2] anachronisme (voir supra). Les lampes au néon ne seront inventées qu'en 1910 par Georges Claude (source wikipedia).
[3] anachronisme (voir supra). Le premier casino à ouvrir ses portes à Las Vegas sera le célèbre Flamingo en 1946, soit près de 45 ans après l'histoire qui nous occupe (source wikipedia).
[4] anachronisme (voir supra). "Strange Love" est une chanson du groupe anglais Depeche Mode sortie en 1987 sur l'album Music for the Masses (source wikipedia).
[5] anachronisme (voir supra). "A Day in the Life" est une chanson des Beatles, qui clôt leur album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band paru en 1967. Cette chanson pop aux accents psychédéliques se caractérise notamment par l'utilisation d'un orchestre symphonique lors d'un puissant crescendo final (source wikipedia).
[6] Le Long Island Iced Tea est un cocktail à base de tequila, de gin, de vodka, de rhum et de liqueur d'oranges (source wikipedia).
[7] anachronisme (voir supra). Kandinsky ne produira sa première œuvre abstraite qu'en 1910 (selon l'artiste), 1913 selon nombre de spécialistes qui soupçonnent Kandinsky d'avoir antidaté cette fameuse aquarelle sur papier (source wikipedia).